le Grimoire de Darkopti

Ne recevant aucunes réponses après avoir frappé à la porte, je me décidais à l'ouvrir. En pleine nuit l'ambiance était fumeuse dans la taverne, les quelques rares occupants étaient chacun rassemblé dans l'ombre. Les discutions ne s'arrêtairent pas, mais la méfiance était palpable, je n'en ai cure, continuant mon avancer jusqu'au bar, je pose une lourde besace de pièces d'or sur le comptoir. Une Elfe au regard flamboyant pose son regard sur moi et me désigne un escalier s'enfonçant dans le plafond. Une serveuse me fait signe de la suivre, la voyant s'éloigner naturellement je lui saisi fermement le poignet. À la même seconde, toutes les têtes se lèvent, de léger raclements de chaises, le son cristallin des lames que l'on tire lentement de leur fourreau. Ma prochaine action sera déterminante, je reprend ma bourse, desserre ma poigne mais ne lâche pas prise, tournant la tête vers la porte, j'attire très doucement la serveuse avec moi.
Cette dernière ne c'est pas débattu une seconde, parfaitement consciente de sa capacité à venir à bout d'un opportun. À l'extérieur mon destrier mort-vivant m'attend sans broncher sous la pluie battante. Attrapant un premier sac je le tends à la jeune elfe, puis saisissant deux autres je les harnache sur mes épaules.
Nous entrons définitivement à l'abri, et me laisse enfin guider sans histoires dans une chambre. J'ai beaucoup de mal avec le soit disant « charme elfique » mais je m'en accommoderais pour la nuit.

La serveuse garde sagement ses distances, pose mes affaires et ferme la porte en partant. Je peux enfin retirer ma tenu de voyage, en dessous mon armure noire est pratiquement soudée à ma peau, j'ai passé tellement de jours sans la retirer que je dors presque mieux avec que sans. Mais je ne souhaite pas abimer les draps et en l'occurrence payer un supplément pour détérioration.
J'ai encore oublier de manger, tant pis on verra demain si j'ai le temps, posant mes sacs bien fermé près de ma tête au bord du lit, je m'allonge espérant pouvoir enfin dormir d'un sommeil dénué de cauchemars.

Quand on participé à autant de champs de batailles que moi, l'on ne dors jamais à point fermer, et ce même quand la guerre se trouve à des milliers de kilomètres. Et c'est d'ailleurs un réflexe assez commun chez beaucoup d'anciens vétérans, il m'est impossible de me sentir en sécurité si je n'ai pas au creux de la main le manche d'une de mes armes. C'est dans ces conditions que je sens la présence d'un être vivant près de moi, ... tout proche de moi, ... trop proche! En une fraction de secondes tous mes sens sont en état d'alerte, mes arcades vides s'allument; saisissant à la gorge la créature, ma hache décrit un large cercle pour allez séparer la frêle créature en deux. Malheureusement avant que j'ai pus assurer mon coup, ma cible a miraculeusement échappée à mon emprise, souple et rapide une jeune elfe se tient près à bondir par la fenêtre.
Si elle avait dû filer, elle l'aurait directement fait en se dégageant. Si elle reste là sur ses gardes c'est que ce n'est pas une simple voleuse. Bien, fort bien! Je prend tout mon temps pour me redresser, ma peau d'un violet foncée paraît pratiquement noir avec le peu de lumière dans la pièce, en réalité la seule lumière provient de mes arcades où mes pupilles ont été remplacées depuis longtemps par une vision incandescente. Je ne porte qu'une simple tunique de cuir et ma lourde hache dans la main, en face la voleuse elfe ne semble qu'être armé de dagues. Balançant ma hache au sol j'ouvre la discutions :
- Tu veux quoi ?
- ...
aucune réponse, voilà qui ne nous avances guère, humm, je n'ai pas d'autres choix que de lui imposer mes règles. Tendant lentement la main vers le sac qu'elle semblait fouiller auparavant, j'en fait jaillir un énorme marteau titan et l'envoi directement vers l'elfe. À nouveau elle esquive avec agilité cette attaque, puis me lançant un sourire suffisant elle se jette par la fenêtre. C'est être bien stupide, tendant mes deux bras en avant, un puissant arc d'énergie en jaillit et saisi violemment la jeune voleuse. Je la projette sans ménagement au sol et avant qu'elle ne puisse tenter quoi que ce soit, j'appuie lourdement mon marteau sur son sternum.
Vas'y débats toi pitoyable créature. Couines comme un goret, oui! - Tu sembles ignorer qui je suis, sans quoi tu n'aurais jamais oser troubler mon repos, vois mon blason, je suis un chevalier de la lame d'ébène! Je suis l'un des 100 qui ont combattus le roi liche au côté de Morgraine! Il n'est aucune loi supérieures à ma volonté!
À mes pieds la jeune elfe tente encore désespérément de ce dégager du poids du lourd marteau qui lui écrase la cage thoracique.
- Mais dis moi, tu es bien de la race de ces faible elfes de sang? De ces créatures qui dépendent tant de la magie pour survivre, je vais te montrer un de mes pouvoir, c'est fascinant, je peux couper toute présence de magie dans une certaine zone autour de moi!
À mes pieds la jeune elfe ne tente plus de se débattre elle fixe droit ses grands yeux verts sur mon terrible visage, terrorisée.
- La nuit va être longue, affreusement longue...

Au petit matin, je m'assoie lourdement sur le rebord du lit, que la nuit à été longue! Bien m'en apprendra, je suis vacciné contre ce genre d'expérience, sans doute ai-je été un peu présomptueux. L'énergie nécessaire pour développer une zone anti-magie sur une si longue période est considérable. Une étrange idée me vient alors à l'esprit, j'ai observé des elfes de sang parmi les dernières recrues du Seigneur Morgraine, il est évident que des créatures aussi dépendante de la magie ne peuvent faire de bon Chevaliers de la Lame d'Eben! Peut être que c'est crétin zélé pourraient se suicider en tentant de faire des boucliers d'anti-magie!

L'elfe gisante à terre n'est plus que l'ombre d'elle même, sa peau c'est diluée dans d'affreux tons verts, et ses grands yeux jadis si attirants ne sont plus que deux courtes pupilles jaune. Le manque de magie poussé à son paroxysme lui a littéralement fait perdre la raison, elle bave contre le tapi en se roulant sur elle-même et en poussant des petits gémissements. Je me penche sur elle et caresse sa joue glacée.
ressaisies toi, peut être que dans ton malheur tu trouveras la force de te relever, peut être même serais tu capable de donner engeance à une race moins faible que celle dont tu es issue.
Esquissant un léger rire, je ramasse mes affaires, et laisse ma pitoyable victime derrière moi. Descendant dans la pièce principale de l'auberge, je pose mes affaires, contre le comptoir, m'assoie sur un haut tabouret, et attend que la tenancière s'intéresse à moi....